Le Roi Lion : une structure alternée

En re-regardant le classique de Disney, j’ai remarqué une structure omniprésente et très marquée. Les scènes joyeuses et positives, comme une père jouant avec son fils, y alternent avec des scènes négatives, tristes, comme la mort de ce père. Ce chaud-froid semble très efficace pour émouvoir le spectateur, et les films l’utilisant dans diverses mesures sont fréquents. Je me suis demandé comment elle fonctionnait.

Dans le roi Lion, l’alternance est permanente mais pas monotone. Elle commence biaisée du coté positif, avec des scènes négatives douces,  simplement inquiétantes, comme la dispute Scar/Père de Simba. La gravité des situations monte en flèche mais de façon fluide : dispute avec Scar (inquiétude), excursion chez les hyènes (peur pour les personnages), et sommet avec la mort du père (chagrin non seulement du personnage, mais aussi et surtout du chagrin du spectateur).

+++ Présentation du bébé à la foule : gaie, vivante, colorée.
– Dispute avec Scar : inquiétante, morne, grise.
++ Le rapport du matin (chanson seulement en version longue) : joyeuse, drôle.
– Le conseil de Scar : inquiétante.
+++ Esquive de l’oiseau : joyeuse, excitante, vivante.
— Excursion chez les hyènes : effrayante, malsaine à cause de leurs rires, très grise.
+ La réprimande, qui tourne immédiatement à la réflexion philosophique tendre et amante.
– “Soyez prêtes” Scar/hyiènes. Inquiétante et menançante.
—Mort de Père.
— Fuite de Simba.
+++ Hakuna Matatta.
— Nala annonce l’épuisement des ressources du pays des lions
++ Réflexion sur les étoiles
– “Papa tu m’as abandonné” (courte.)
++ Rafikki apprend la survie de Simba et en danse de joie.
Etc.

L’alternance des scènes n’est pas stricte, puis par exemple la réflexion sur les étoiles et le soupir de Simba sont joints. Ce sont les sentiments qui alternent vraiment.
La partie centrale du film remplace la joie par des sentiments plus subtils, comme l’admiration de la beauté de l’univers (scène des étoiles) et l’amour Simba/Nala (Can you feel the love tonight). Cela permet non seulement au film de ne pas s’enliser, mais également de faire cobabiter du positif et du très négatif. La folie du singe Rafikki fait également partie de cette nuance, alliant le positif et le négatif en lui et y répondant par le délire.
En nuançant les sentiments dans une opposition plus riche que juste négative-positive, on évite que le lecteur se sente balloté de haut en bas. Enfin, la scène du voyage vers le rocher est positive (excitation) et se conclut par la scène négative de la dévastation du pays (choquante, triste). On bascule alors dans l’affrontement du positif et du négatif.  (Maman/Scar, puis Simba/Scar). J’ignore comment classer ces scènes, mais il semble logique qu’elles constituent un maillon important d’une trame alternée, permettant à celui de marquer la fin. Il aboutit à une scène de victoire, et le cycle de la vie qui reprend.

La structure du Roi Lion, que je compte prendre comme modèle canonique d’alternance, se synthétise donc ainsi :
—Introduction, avec une  alternance de scènes positives joyeuses et de scènes négatives douces, menaçantes.
— Crescendo, avec une alternances de scènes positives drôle et de scènes très négatives, triste et rageantes.
— Transition, avec une alternances de scènes positives réflexives et de scènes
— Conclusion avec les remous du choc des causes, et fin positive.

Si on devait interpréter la structure non pas vis à vis de sa positivité mais par rapport aux émotions, les quatre parties deviendraient :
— Bonheur/Crainte
— Joie/Tristesse
— Paix intérieure/Cupabilité
— Colère
Et enfin la joie finale, qui est la même que celle du début !

L’écriture et la narration ; sciences.

Écrire. Malgré toute la technologie qu’implique un blog (électricité, électronique, informatique, réseau, serveurs…) l’action de base de l’internet est vieille comme l’Histoire : écrire. C’est la technologie la plus efficace jamais inventée par l’être humain. Dans ce blog, je vais écrire à ce sujet.

Je me pose quelques questions. (Ce n’est pas vrai, ne m’écoutez pas, je me pose BEAUCOUP de questions, et c’est toujours comme ça.)

  • À quoi peut servir une histoire ? (et par la même occasion, qu’est-ce que c’est ? une chanson n’est-elle pas une histoire ? Et une discussion ?) Est-ce une mémoire ? Un apprentissage ? Un moyen de communication ?
  • Comment remplir ce but ? Quels sont les chemins à emprunter ? Sont-ce les personnages qui importent ? Ou bien le sentiment généré chez le lecteur ?
  • Comment écrire, quel est le lien entre les lettres et ce qui est lu ? Les enseignements de la littérature (pas de répétitions, figures de style…) sont-ils un ramassis de connerie et/ou d’habitude non significatives ? Ou bien les neurosciences peuvent-elles nous aider à y voir plus clair ?
  • Comment passons-nous d’une pensée à la frappe des lettres sur le clavier ? (On peut également les tracer sur le papier, mais c’est moins mon domaine…)
  • Et enfin, comment formons-nous des histoires ? Nous sommes revenus à la première question.

Je vais parasiter Clemenceau et dire ceci : l’écrit est un sujet bien trop fascinant pour être laissé aux littéraires. Voyons un peu ce que le reste du monde nous donne à lire sur le sujet ! J’essayerais sur ce blog de réunir et synthétiser tout ce que je découvre sur le sujet.