De l’angoisse de fusion au risque de soumission

Synthèse en 30lignes par F. NICOLAS dans le cadre de mon apprentissage professoral.

P. Jeammet et P. Meirieu proposent deux thèses distinctes, mais qui se répondent l’une à l’autre.

Jeammet s’intéresse à l’idée de la dépendance. L’être humain angoisse de verser dans deux extrêmes : dépendance extrême, angoisse de fusion ou au contraire une indépendance extrême, angoisse d’abandon. Il s’agit alors de trouver une distance d’équilibre.

L’adolescent étant en construction de lui-même, il se heurte de façon aiguë à ce problème. Il est constamment tenté de se sevrer de certains liens pour préserver son individualité, et simultanément tenté de tirer plus intensément sur certains liens pour trouver de nouvelles briques à apporter à la construction de sa vie.

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Quête de pseudo

Je n’ai jamais facilement trouvé des pseudos. Voici une de mes dernières idées :

Mon prénom est Fabien, du latin Fabius, “la fève”. En botanique, les fèves sont les légumineuses grasses de la tribu des Fabeae. J’aime cette sonorité ; ainsi soit-il : mon pseudo sera Fabéaé (ou Fabéa, en plus court.)

Par ce baptème je rejoins la famille botanique des Fabaceae, aux cotés des haricots, lentilles et du soja. J’espère être une belle plante ! Les Facaceae sont bien connues des végétariens, car fondamentales pour remplacer nutritionellement la viande !

Fabéaé, la fève. Consommée en grande quantité, elle peut provoquer des crises de favisme. Collectionnée en grande quantitée, elle fait de vous un fabophile.

(Que serait une galettre des rois sans une fève cachée ? Avec la porcelaine du XVIIIe siècle, on a remplacé peu à peu les fèves des galettes par de petits figurines en porcelaine. Mais on a gardé le nom “fève”, parce que c’est un bien beau nom. (Sauf les catholiques, qui ont voulut se démarquer et appellent leurs fèves des “Santons”… pfff ces catholiques…))

Ecrire pour digérer les coups, pour décider de se relever (1300 mots)

Petits mots écrits pour réfléchir, reformuler ce que je vis ces temps-ci.

Ma décision
Pour l’instant, j’opte pour ne pas reprendre un CDD même si j’étais finalement accepté. Il y a eu trop de bêtise systémique et beaucoup trop de méchanceté humaine.  Je dois fuir. La cinquième fois que l’on vous écrase, rester n’est plus du courage, c’est du masochisme. Il faut battre en retraite pour revenir plus fort. Passer le concours, oui, bien sûr. Pour que le statut protège de l’arbitraire. De la folie.

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Souvenir : déception enfantine (250 mots)

(Prise de notes ce 20 avril 2021, pour introspection principalement.)

Quand j’étais en primaire, vers 8 ou 9 ans, nous avions des cours de musique. Avais-je avant cela une relation particulière avec la musicalité ? J’aimais la comédie musicale Emilie Jolie, celle du Roi Singe ; j’en chantais les paroles. Mais à choisir, je m’intéressais davantage à l’astronomie. J’avais sur mon bureau un grand sous-main imagé du système solaire, qui disait que le coeur du soleil était à 15 millions de degrés Celsius.

Un intervenant vint un jour à l’école avec une guitare. Je n’ai pas retenu de détails, juste qu’il avait joué, les doigts courant sur les cordes, les élèves assis en tailleur autour de lui, avec le soleil qui inondait la petite salle joyeuse. Nous avons travaillé une chanson dont je ne me souviens pas, à propos d’une vahiné qui faisait tourner sa robe de fleurs.

De retour chez moi, à partir de la feuille des paroles, je me suis amusé à réécrire la chanson. Au lieu d’une jeune fille, c’était une petite planète qui tournait, sa robe s’était muée en anneaux, sa danse était autour du soleil. Je me suis appliqué à respecter les rimes.

Très fier, j’ai montré ma chanson à la maitresse. Elle a eu un mot positif. Quelque chose comme “ah, c’est bien”. Elle devait être occupée , elle ne s’est pas attardée. J’ai été déçu. Pour les deux décennies suivantes, je me suis considéré incapable en musique, étranger aux choses du rythme et de la prosodie, nerveux à l’idée de devoir découper en syllabes, fuyant face à une partition. Pour diverses raisons,s ans doute bien d’autres que celle-ci. Mais de cette déception-ci, je me souviens en tout cas vingt ans après.

Fabien NICOLAS, 20 avril 2021

Elle a grandi, (1700 mots) nouvelle du match #15

Match avec les amis des IMA, trois contraintes :
Thème : La chose est cachée
Objet/personange : La petite boutique de l’ouvrière
Lieu/événement: “Oh non ! C’était seulement un rêve !”
Durée : 2h

(Participants au match : Jérôme, Hélène, Agathe, Fabien, Maxime)

Elle a grandi

par Fabien

Altéa était intriguée. Cela l’agaçait, car elle avait envie d’arborer l’indifférence la plus totale. Elle voulait qu’on la voie s’ennuyer, dépérir et s’enfoncer dans une apathie durable. Au lieu de ça, elle écoutait sa mère avec attention et scrutait la moindre de ses réactions. 

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Répétition à tire d’aile (1200 mots), nouvelle du match 14

Match d’écriture des amis des IMA, session 14 ! Trois contraintes :

Lieux/événement : Apocalypse baby !

Thème : Le monde menacé par une phrase d’un perroquet

Objet/personnages : Un.e idol

Durée d’écriture : 1h30

Répétition à tire d’aile, par Fabien

On frappe à la porte. Lucia Janmin, agent en chef de la cellule diplomatique secrète, se lève de table et va ouvrir. Elle découvre Dan Marceau, son jeune collègue. Il a l’air un peu ridicule, habillé en civil, dépenaillé dans son T-shirt du groupe de Hard Rock Metal « Hardcore Arc-en-ciel ».

– Dan, que faites-vous là ? Il est onze heures du soir.

– Je suis désolé Lucia, je n’arriverai pas à vous joindre et cela ne pouvait pas attendre.

– J’étais en famille… repos, vous savez… vous n’avez pas pu joindre les collègues en veille ce soir ?

– Ils pourraient être dans le coup… je ne peux plus faire confiance à personne. J’ai besoin de vous.

Lucia fronce les sourcils. Elle sait que Dan Marceau ne la dérangerais pas pour rien.

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Ensemble pour toujours, 700 mots, pour le match 12

Avec les amis des Ima, le 10 juillet. Trois contraintes à respecter :
• Personnage animal, non-humain
• Dans un rayon de soleil
• Début malheureux, fin heureuse
Durée d’écriture : 1h30.

Ensembles pour toujours, par Fabien

Un presque-vert se tient dans l’arbre, comtemple les corps inertes de ses camarades. Morts dans leurs nids au creux des branches, ou tombés dix empans plus bas, sur le sol terreux où des charognards remuent déjà leurs caracasses.

Le clinquement des ferrailles de légionnaires est en train de disparaître au loin.

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Le Poison de la peur, 3500 mots, nouvelle du match #10

Nous avions fait ce match en ayant en tête l’appel à texte d’une maison d’édition. La contrainte était que la première phrase soit “Une fumée épaisse recouvrait le village”, en 3500 mots maximum. J’ai eu du mal à descendre sous cette limite !
Version 1-6 du texte.

Le Poison de la peur, par Fabien

Une épaisse fumée recouvrait le village. Au pied de chaque porte, sous chaque volet clos, un brûloir rougeoyait de flammes sombres. Leurs volutes obscurcissaient l’air. Leur puanteur âcre était leur raison d’être : elle repoussait les serpents.

La jeune Alice était claquemurée dans l’une des cahutes, avec trois adultes depuis deux jours. Grand-mère et Maman se disputaient souvent, Papa restait assis le regard vide à côté de la fenêtre, son glaive prenant la poussière contre le mur.

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Un message à travers les âges, (800 mots) micromatch 23 mai 2020

Match avec les amis des IMA, trois contraintes :
Mot : Conquérir
Genre : Bangsian fantasy
Emotion : Anticipation

500 mots, 1h

(Bangsian fantasy : fantasy of the afterlife in which the ghosts of various famous men and women come together and have various, usually genial, adventures” On a découvert pour l’occaz…)

(Auteurs ayant participés : Fabien, Agathe, Hélène, Audrey, Amou)

Un message à travers les âges, par Fabien

– Qu’est-ce que conquérir ? Que pouvons-nous posséder, que pouvons entre nos doigts tenir et de nos caresses chérir, avant que bien vite la chair ne se fripe, que les tendons ne se disloquent, que les os ne s’arthrosent, avant que demain la pourriture ne réclame sa livre de chair ?

L’encore-vivant est pétrifié par mon apparition. En face de moi il a regard livide et n’a pas encore osé reprendre son souffle. Je tournoie sur moi-même en riant, traversant au passage quelques objets de la pièce et le poteau de la tente.

– Je te le dis, ô vivant, toi qui veux posséder le monde, entends mon avertissement à travers les éons ! Moi dont les chairs sont rongées par les vers et dont les yeux ne sont plus que des orbites noires, autrefois j’étais un conquérant couvert de l’or rutilant et des étoffes mirifiques arrachées aux vaincus.

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Nouvelle par Audrey S. : Du Feu dans les veines

Texte par Audrey S. écrit dans le cadre d’un match d’écriture. Les contraintes étaient d’écrire une nouvelle d’historical fantasy de 550 mots (+/- 10%) en 1h. Le mot “pétrolière” devait apparaitre dans la nouvelle et celle-ci devait révèler un sentiment de tristesse. 

Je me sens vide. Comme morte à nouveau. Moi qui voulais me venger et en finir avec tout ça. Mais je ne vaux pas mieux qu’eux finalement. Sauver cette femme du sort que j’ai moi-même subi aurait pu m’amener la paix. Mais en lisant le journal ce matin, je n’ai ressenti que de la tristesse et de la honte.

Plus de deux cents ans après ma mort, c’est moi qui la sème. Continuer la lecture de « Nouvelle par Audrey S. : Du Feu dans les veines »