Intérêts narratifs (en l’occurrence Soleil Vert)

On m’a conseillé de regarder Soleil Vert. C’était un bon conseil, que je vous transmets, si vous supportez les films des années 70 et leurs plans de 3 minutes chacun.

Je me suis entre autre intéressé à la gestion de la découverte, la révélation à la fin du film. Moi-même je me suis déjà retrouvé à écrire des narrations ou vient le moment de révéler un énorme secret, et j’ai réalisé que ce n’était pas si facile. Car tout déballer d’un coup n’a pas beaucoup d’impact, où du moins pas l’impact que l’on attend d’un secret gardé depuis 300 pages ou 1h30 de film.

La première carte à jouer, à mon avis, est la préparation. Il faut donner envie au narré de connaître la vérité, mettre le secret en valeur.

Mais Soleil Vert joue une tout autre carte. Il ne prononce pas le secret. Vers les trois-quart du film, les protagonistes apprennent successivement la vérité, mais même le protagoniste principal ne la prononce pas ! Leurs voix sont toujours inaudibles lorsqu’ils en parlent.

Si cela était juste fait pour faire durer le suspens, cela serait moyen, un peu articificiel. Mais dans Soleil Vert, le choix a été tout autre. Dans le dernier quart du film, le protagoniste va voir le secret de ses propres yeux. Nous ne l’entendons donc pas, nous le voyons. Et réalisons que c’est ça, le grand secret dont tous parlaient. Le spectateur a ainsi le plaisir de comprendre par lui-même, mais sans être abondonné comme dans un film où l’on ne comprend rien.

Je trouve cela brilliant.  À réutiliser !

Le film peut alors se conclure sur un cri, une formulation à haute voix la déchirante vérité.

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