Les titres de romans et d’articles : un essai

Pour titrer un article court, on doit résumer l’idée générale et en montrer l’attrait. Mais lorsqu’un texte contient plusieurs idées, que faut-il titrer ? Est-ce toujours possible ? Esquisse de trois sortes de titres différentes.

Pour qu’un texte long se tienne, il doit contenir une idée directrice, plus dont découle l’examen, dans le texte, des autres idées. Est-ce donc celle-là qu’il faut titrer ? Mais n’est-ce pas terriblement réducteur ? Bien souvent, ce sont les autres idées examinées qui donnent de la valeur au texte. Ce titre doit aussi, de par sa nature et ses qualités linguistiques, refléter le texte qu’il accompagne. Une oeuvre drôle devra avoir une blague en guise de titre, par exemple. Un roman à personnages décrira un trait de personnalité dans son titre (je pense par exemple à « La Fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette », alias millenium tome 2, actuellement adapté au cinéma.)Mais quoi qu’il fasse le titre ne peut refléter fidèlement le contenu d’une oeuvre, car celle-ci est trop vaste et passe par des procédures incompressibles comme la création d’émotion chez le lecteur.

Le titre à inévitablement une autre fonction : il est hautement référentiel. C’est-à-dire qu’il sert avant tout à désigner l’oeuvre, et non pas à la caractériser. C’est le titre que l’on indique au libraire pour qu’il trouve le bon livre, c’est le mot-clef par lequel on désigne l’œuvre dans une discussion. Dans cette optique, le titre doit avant tout mettre en avant les spécificités de l’oeuvre, pour le différencier du reste au maximum. Puisqu’il vise à être utilisé pour retrouver et gérer l’oeuvre, il devra être facilement mémorisable.

Ce sont donc trois fonctions distinctes du titre : le titre représentatif, le titre symbolique et le titre référence. Le premier n’intervient que lorsque le contenu est simplifiable à une phrase, tandis que les deux autres vont désigner des contenus qu’ils ne représentent pas entièrement. Il peut alors être intéressant d’utiliser plus de titraille. Les titres de partie sont bien entendu intéressants pour préciser le contenu des sous-parties, jusqu’à aboutir à un découpage assez fin pour pouvoir y mettre des titres représentatifs.

L’idée du sous-titre de roman est également intéressante. Il ne s’agit pas d’un nouveau titre, mais en fait plutôt d’un double titre. L’oeuvre possède alors un titre principal, référentiel, pour identifier l’œuvre, et un sous-titre symbolique, donnant un avant-goût de son (incroyable) contenu, un peu comme un slogan. Cela me semble permettre une description plus fine de l’oeuvre, en séparant les fonctions.

Mais peut-être une personne avec plus d’expérience dans la titraille trouverait à redire à cette conception. Je me demande ce qu’en dirait un secrétaire de rédaction ? Bref, je pense donner un sous-titre à mes romans.

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