Mon histoire sans fin

Je ne me rappelle pas si j’avais vu le film avant de lire le roman de Michael Ende. Le film m’avait distrait, je l’avais bien aimé. Je devais avoir une dizaine d’année, quelques J’aime lire dans ma caboche avec une poignée de Chaires de Poules, ces livres d’horreurs si enfantins que même les enfants peuvent en voir les limites. L’Histoire sans fin était un pavé, un mastodonte de six cents pages. Si les fresques m’ont toujours, par la suite, laissé plus ou moins indifférents, le personnage de Bastien – petit, grassouillet, brimé et malhabile – m’a happé dans l’univers de Fantasia. Ce n’était pas tant ses péripéties que leur caractère visiblement initiatique qui m’ont passionné. Ce petit garçon était moi, et je tiens pour un fait que les dix années suivantes de ma vie ont été modelées en quête des qualités qu’il avait du acquérir à la recherche du nom de la petite impératrice – puis de son propre nom oublié. Encore aujourd’hui, lorsque je le relis, je crois lire une parabole sur ma propre enfance. Je tente encore aujourd’hui d’atteindre la fin du livre, quand Bastien, dépourvu de tout attribut fantastique, revenu dans son corps rondouillard, a néanmoins conservé l’assurance et le courage, et ne tremble plus devant les obstacles de la vie.

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