Par un ponte du management

choses entendues dans le milieu pro

Vieillesse et compétitivité

En fait, juste une toute petite introduction sur cette notion d’adaptabilité et sur le fait que, dans le fond, ce que l’on vous demande, c’est de mettre en place du changement, de vous adapter à une nouvelle façon de travailler. Et on va voir, le changement c’est toujours un peu pénible, pour des tas de raisons. Mais l’avantage de vous demander cela, c’est que l’adaptabilité est aujourd’hui le cœur de ce qui fait la compétitivité. Pendant des années, la compétitivité venait est venue des gains de productivité. Il fallait faire plus avec moins. Je ne dis pas que vous ne faites pas plus avec moins surtout dans l’IT… y compris que j’ai quelques millions à récupérer … mais je dis que simplement là, c’est se faire du Benchmark. C’est-à-dire que ce nous apporte la mondialisation, c’est un truc très simple qui est la comparaison. On sait exactement ce que coûte chaque entité, chaque individu, et ce qu’il doit coûter par rapport au reste du monde, par rapport à tous les concurrents.

Donc faire plus avec moins, c’est se mettre au benchmark. Cela ne donne aucun avantage compétitif, ou si cela donne un avantage compétitif, tout le monde va se mettre au même benchmark dans les six mois. Donc ce n’est pas un avantage compétitif. C’est quoi un avantage compétitif aujourd’hui ? Pour tous les secteurs, toutes les boites, partout, c’est être capable de faire différemment avec les mêmes. C’est être capable de s’adapter vite à un contexte qui évolue de plus en plus vite. Et encore, vous n’êtes par AREVA, vous n’avez pas vu le monde entier changer sa représentation vis-à-vis de l’énergie nucléaire en 24 h, en étant leader du marché.

Est-ce que cela vous arriva un jour, on n’en sait rien. Ce qui est certain, c’est que des événements vont arriver, de plus en plus rapidement, la concurrence va changer, de plus en plus vite, les clients vous évoluer de plus en plus vite. Et que le sujet qui vous rendra « plus compétitif » dans la durée, c’est votre adaptabilité.

Process

Voyez, dans les activités qui sont les vôtres, la question qu’il faut se poser, c’est où est la frontière de responsabilité entre les uns et les autres ? Dites-nous, exactement, qui est responsable de quoi ? En réalité, la frontière, elle ne peut pas être fixée de façon sûre. Je suis certain que si vous la fixez, que vous dites « la frontière, c’est exactement cela », qu’il y a tout le temps des trucs qui sont exactement à la frontière ! Alors on va refaire un process pour le truc qui est à la frontière, puis on va refaire un nouveau process… sauf que non. A la fin des fins, ce qui se joue c’est votre capacité à être en permanence dans l’interaction, l’élaboration et la négociation. Donc attention à ce fantasme ! Dites-nous exactement ce qu’il faut faire. Expliquez-nous. Parce que « moi je fais bien mon job hein… moi je n’ai pas de problème. Si tout le monde respectait les choses comme moi, on n’aurait pas de soucis. » C’est des trucs que vous n’avez jamais entendu, mais je vous assure, dans d’autres boites… (rires de la salle) Je vous garantis, je l’ai entendu ailleurs.

Manager

Un manager, c’est quoi ? C’est quelqu’un qui est tout le temps en contraintes contradictoires. « Il faut que tu fasses plus avec moins », « il faut que tu fasses différemment avec les mêmes »… un manager c’est quelqu’un auquel on dit « tu es en contrainte contradictoire ». Alors là il y a deux hypothèses. Il y a celui qui va dire « bah de toute façon, je n’ai pas le choix. » Compte-tenu du contexte, je n’ai pas le choix. Donc moi, je suis porté par les événements, je suis comme vous. D’ailleurs en général il fait une petite alliance avec ses collaborateurs, cela le rassure un peu. « Moi je suis comme vous, je n’y comprends rien. » Et puis « je suis comme vous, de toute façon je n’ai pas le choix. Donc on va attendre, voir ce qu’ils disent… on ne fait rien. » Donc là, c’est la version coquille de noix portée par le flot du courant. « Mais comme je suis manager, je fais quand même semblant de tenir la barre. Il n’y a pas de gouvernail en dessous, mais je suis là ! »

Alors évidemment, il y a un moment où les équipes vont finir par vous dire « écoute, t’es gentil de tenir la barre… franchement, viens ramer avec nous. Au moins cela servira à quelque chose. » C’est-à-dire qu’à partir du moment où je dis « je n’ai pas le choix », je dis « je ne sers à rien. » C’est juste ça que je dis « je ne sers à rien » Donc un manager, c’est quelqu’un qui dit « OK, c’est compliqué, c’est difficile. Maintenant, écoutez, voilà ce que l’on va faire, voilà ce que je décide. Et évidemment, lorsqu’il dit cela, il se met en risque. C’est vachement plus confortable de dire « ah bah je ne peux pas décider, le chef n’est pas là. Mon chef de mon chef de mon chef n’ont toujours pas décidé… etc. Vous voyez, il y a quelque chose qui est fondamental dans le management, c’est qu’à partir du moment où l’on est manager, on se donne de la marge. On la prend ! Et si on ne vous la fait pas, vous la prenez ! On joue des coudes, on prend la marge ! Si on ne la prend pas, on est dans la perte de sens complète.

Alors évidemment, le problème des comportements, quand l’on parle de comportement, c’est que ce qui nous intéresse, c’est ceux qui font. Excusez-moi de vous dire que vous, vous ne faites rien : vous faites-faire. Vous, votre métier, si vous êtes manager, le manager c’est celui dont le principal de la valeur ajoutée, c’est de faire faire aux autres. Donc vous, vous faites faire ! Et il y a des gens dont le métier est de faire, cela s’appelle des collaborateurs. Ou des experts : appelez-ça comme vous voulez. Mais le manager, il est là pour faire faire. Donc ce qui nous intéresse, c’est ceux qui font.

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