Terres Ascendantes, Chapitre 1 (625 mots)

1. Compte-rendu anonyme

Compte-rendu découvert gravé dans l’argile cuit, dans les ruine d’un temple incendié.

Nous sommes le quinzième jour du sixième mois de la quatorzième année de règne de notre seigneur Banodon Troisième du nom. Aujourd’hui encore, grâce à sa grandeur, notre monde est devenu un peu plus sûr. La glorieuse armée de notre monarque a réduit à néant le campement d’une bande de gueux qui dévalisait les environs, appauvrissant le royaume et répandant leurs mœurs infâmes. Fort de milliers de guerriers, ces sauvages ont tentés de résister, mais ils furent balayés d’un revers de main par sa toute-puissance. Les immenses richesses que ces brigands avaient accumulées à force de pillages reviennent à présent à leur propriétaire légitime, le roi des rois, notre seigneur Banodon.

Le chef de ces vandales se tient désormais devant sa majesté, agenouillé en signe de respect. Encadré par les nobles combattants de la garde personnelle de notre souverain, le barbare accepte de prononcer les serments de soumissions, conscient de la supériorité de notre seigneur Banodon. A ses côtés sa famille se prosterne avec ferveur. Mais la magnanimité de sa Grandeur a ses limites, il ne peut permettre à de tels brigands de survivre sur ses terres. Avec son élégance naturelle, il s’avance vers le chef des vandales.

Celui-ci est un vieil homme au regard pervers et aux doigts griffus. Sa peau est couverte de pustules. Il porte quelques étoffes qui lui confèrent une certaine élégance, mais rien qui puissent rivaliser avec le raffinement de sa majesté. Il court d’étranges rumeurs au sujet de cet homme. Certains prétendent qu’il est le fils d’une étoile, tombée il y a bien longtemps sur Terre. Mais notre seigneur n’est guère effrayé par cet enfant céleste et il le questionne sans crainte :

Est-il vrai que tu es le fils d’une étoile ?

Oui monseigneur. Mais d’une étoile déchue qui ne vous égalait en rien.

Allons, allons. Et comprends-tu la gravité de tes actes ?

Oui monseigneur, et je regrette.

C’est bien. Je t’accorde mon pardon. Désires-tu retourner vivre dans le péché maintenant ?

Non monseigneur, mon seul désir désormais est de mourir de votre main.

Qu’il en soit ainsi.

Soulevant avec facilité la lourde lame que lui tendait son garde du corps, sa majesté en apposa délicatement le tranchant contre le cou du misérable et, d’un coup vif, le libéra de son existence malsaine.

Pendant que le corps est évacué, il est proclamé que le reste de la famille a le droit de racheter ses fautes en servant dans la maisonnée royale. La plus digne des filles aura l’honneur d’entrer au harem de sa magnificence. Manquant totalement de retenue, la femme éclate en sanglot devant la cour et se vautre sur le sol en poussant des gémissements.

Un jeune homme vient d’entrer. Il semble un enfant tant il est petit, mais sa carrure est celle d’un adulte. A sa vue la femme cesse de pleurer et veut se précipiter pour l’enlacer, mais les gardes la retiennent. Impudent, l’enfant foule le tapis rouge menant à sa majesté. Devant tant d’audace, les gardes se…

Fin du compte-rendu.

Lien vers le Chapitre 2

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